Test de l'ACCWing, une aile flexible pour 20 personnes
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Test de l'ACCWing, une aile flexible pour 20 personnes

Jul 19, 2023

Nous évoquions en octobre 2020 le démarrage du projet ACCWing. Après une période de mise au point, les équipes du projet nous ont invités à venir découvrir et tester leur aile pliable flexible sur leur petit catamaran de 10 mètres.

Nous étions fin juillet 2023, les conditions étaient parfaites, avec un vent soutenu. L'angle du vent le permettant, il a été décidé de laisser le ponton sous voile, ou plutôt sous aile... Sur le catamaran servant de support au premier ACCWing, l'aile est très simple à régler. Comme toute autre voile, une simple drisse en haut du mât carbone permet de hisser les 54 m2, sans avoir à se soucier des éventuels cordages de guindant ou lazy jack.

L'aile est constituée d'une double peau classique en toile à voile à membrane, avec une bôme basse et 3 nervures intermédiaires rigides en carbone. Même en cas de choc, l'aile acquiert rapidement une petite portance et ne tarde pas à larguer les amarres.

Comme son nom l'indique, ACCWing signifie Automated Camber Control Wing, et le brevet déposé pour l'invention inclut la possibilité d'ajuster la cambrure du profil. Une fois sortis du chenal, à une vitesse déjà assez élevée par rapport aux bateaux environnants, nous pouvons jeter un œil aux possibilités de réglage de l'aile. A première vue, le fonctionnement est assez classique, avec une tôle de chaque côté, décalée avec des palans. Alors que le catamaran d'essai a été conçu pour un gréement traditionnel, les futurs bateaux conçus par ACCWing auront des rails circulaires pour maintenir les bords de fuite et d'attaque.

Pour nos débuts, le profil était resté symétrique et fonctionnait déjà bien. Pour améliorer les performances, nous testons la possibilité de camber le profil. Pour y parvenir, le système utilise des articulations flexibles, appelées muscles, semblables à celles du corps humain. Travaillant par paire et fixés transversalement entre un côté du mât et le bord de fuite de la peau opposée, ils se rétractent en y insufflant de l'air comprimé. Au fur et à mesure que le diamètre augmente, leur longueur diminue et les deux bords se rapprochent, l'aile se cambrant naturellement.

Une télécommande dédiée à chaque semi-rigide permet d'ouvrir la valve avec une simple bouteille de plongée. De cette manière, le profil peut être réglé séparément à chacune des quatre hauteurs.

Lors de notre essai routier, nous avons facilement pu constater l'avantage de l'appareil et la puissance supplémentaire. En revanche, cela peut être un moyen facile de ralentir en effaçant le carrossage d'une simple pression sur un bouton de la télécommande.

Maintenant que nous avons pris le coup, il ne reste plus qu'à profiter de la météo du jour pour tester les performances du bateau. Le catamaran de 10 mètres est assez léger, et la météo du jour, avec plus de 15 nœuds de vent soutenu, des rafales à plus de 20 nœuds et un plan d'eau plat, est propice à la vitesse.

Au près, la capacité de montée de l'aile est assez impressionnante. Nous atteignons des vitesses au près d'une dizaine de nœuds à presque 10° du vent apparent, et le bateau continue de monter avec des angles encore plus faibles. Au travers et dans des angles plus prononcés, le compteur grimpe et on atteint une vitesse de pointe de 20,2 nœuds. De retour au port après un peu plus d'une heure et demie de navigation, sans optimisation permanente, la vitesse moyenne du bateau dépasse les 10 nœuds.

Mais au-delà de la vitesse pure, c'est aussi la tolérance du profil qui ressort. Le vent était fort, mais même si le bateau a accéléré rapidement, nous ne nous sommes jamais sentis à bout. Une fois l'assiette optimale déterminée, le bateau était sain à la barre et le profil de l'aile était compensé par rapport au mât, limitant les contraintes sur l'écoute. Cerise sur le gâteau, l'aile ne bat pas, le bateau reste donc silencieux, même en cas de coup de vent.

Nul doute que cette innovation trouvera sa place sur les bateaux de plaisance, mais aussi sur les navires commerciaux, en mode automatique. Nous avons hâte de voir ce qu'ACCWing peut faire pour un croiseur de plaisance.

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